Histoire et histoires de Connaux (suite)
LES ORIGINES DE CONNAUX Tout d’abord, l’étymologie même du nom de “ Connaux “ demeure un mystère entier. En effet, à ce jour, il n’existe aucun texte attribuant l’histoire du “ cône au dessus de l’eau “, qualificatif tout à fait logique quand on connaît les difficultés qu’ont dû rencontrer les bénédictins pour assécher les terres humides encerclant le “ piton rocheux “ de Connaux. A priori donc, il s’agirait d’une simple légende. Rappelons, chronologiquement, les différentes appellations : 1384 : CONNAUSSIUM d’après le dénombrement de la Sénéchaussée de Beaucaire. 1515 : CONNAUTIS d’après le registre des bénédictins de Connaux. 1550 : CONNAUSSIUM d’après Les Archives Départementales, série C 1322. 1610 : CONATUS d’après une carte du 16éme siècle se trouvant au Musée du Désert.1620 : CONNAUX d’après l’Inventaire ecclésiastique du Diocèse d’Uzès. 1628 : CONNAUX d’après les Archives Départementales, série C 1293. 1694 : CONAU d’après l’Armorial de Nîmes. 1715 : CONAUX d’après J B Nolin, Carte du Diocèse d’Uzès. 1789 : CONNAUX, chef lieu de canton comprenant Connaux, Tresques, Gaujac, Pouzilhac, Saint Paul les Fonts et Saint Victor La Coste. Sur le plan archéologique, il y aurait eu une occupation romaine dans la Basse Vallée de la Tave d’après Blanchet et Louis qui cite dans leur ouvrage “ Forma Orbis Romani » le fait suivant : Une inscription funéraire, retirée de la Vieille Eglise de Saint Paul, est encastrée dans la maçonnerie d’une maison voisine de la gendarmerie, elle est accompagnée de 3 bustes très dégradés “. Ce buste à 3 têtes figure adossé à la Maison Martinet à Connaux. De plus, il existe les vestiges de 3 villas : Celle de VITULUS qui existait au quartier des Saules à Connaux et où l’on aurait trouvé le fameux socle aux 3 têtes. Il s’agirait d’un monument funéraire. Celle de SECUNDIUS et TACITIUS située dans la commune de Gaujac, au-dessus de Dominargues. Celle de SECUNDIUS et MATUTIUS au quartier de Saint Loup sur le territoire de Tresques, prés du ruisseau Pépin. On y a trouvé un cippe funéraire qui fut déposée, par la suite, au Musée Lapidaire d’Avignon (2). Au Moyen-Âge, il existait des habitations le long du chemin passant en bas des côtes de Gaujac et se dirigeant vers Saint Victor La Coste. De très nombreuses tombes sarrasines datant des 4éme et 5éme siècles après Jésus Christ auraient été retrouvées dans le quartier Athon. Aux alentours de l’An Mille, les Bénédictins de l’Ordre de Cluny viennent s’installer sur un piton rocheux à Saint Pierre de Castres, à l’Ouest du Camp de César et s’occupèrent de défricher la plaine de la Tave en drainant les marécages et en assainissant les fossés d’écoulement. Par la suite, ils construisirent l’église de la Madeleine puis Notre Dame de Gajan. Dans cette plaine marécageuse il y avait un certain nombre d’habitations regroupées autour de prieurés ruraux : Saint Loup et Saint Martin (Tresques) Saint Jean de Rozilhan (Gaujac) Chapelle Saint André (Saint Paul les Fonts) construite le 6 Août 736 suite à la victoire de Charles Martel sur les sarrasins. Selon la légende, les origines d’Athon seraient gallo-romaines et un seigneur y régnait au sein d’une population laborieuse. Le Roi de France aurait chassé ce seigneur qui, très hostile à son pouvoir, aurait trouvé refuge avec quelques habitants sur le rocher de Connaux que les moines allaient investir par la suite. Peut-être faut-il mener une enquête sur le terrain, à la fois sur les territoires de Connaux et de Gaujac ? Dans sa biographie concernant Tresques, l’Abbé Bouzigue nous dit ceci, en page 3 : « Enfin, le petit village d’Athon, premier berceau du village de Connaux se trouvait à l’altitude de 260 mètres. » D’autre part, Michel Cointat dans son « Inventaire des titres de la Ville et Viguerie de Bagnols “ Athon est mentionné très régulièrement avec Saint Jean de Rozilhan et Cayrols. Ces 3 terroirs dépendent directement du Roi de France et pas des bénédictins de Pont Saint Esprit, qui ne sont seigneurs que du reste du territoire de Connaux “ Un certain nombre d’actes attestent de l’existence d’Athon : 1468 : “ Les tènements d’Athon et Cayrols appartiennent au Roi. Les habitants de Connaux lui payent un droit de pâturage. Le Prieur et Seigneur de Connaux reconnaît qu’il tient Seigneurie du Roi, ainsi que ses droits sur des lieux voisins. “ 1522 : “ Bail et Vente de la Justice moyenne et basse du terrain d’Athon, Cayrols et Rozilhan, ensemble… que les habitants de Connaux faisaient à sa majesté pour le dit terroir à raison des facultés qu’ils y avaient. “ 1522 : Les Commissaires du Roi de France François 1er vendent aux habitants de Connaux le terroir d’Athon en date du 30 Juin 1522. 1558 : “ Charte d’aliénation par les Commissaires du Roi de la Justice haute, moyenne et basse sur les terroirs d’Athon et Cayroltz au profit des habitants de Connaux. “ 1637 : “ Dénombrement rendu au Roy devant le Sénéchal par les habitants de Connaux, de la Seigneurie haute, moyenne et basse des terroirs d’Athon, Rossillon et Cayroltz et du droit de pâturage, lignerage et pêche… “ 1687 : “ Reconnaissances faites au Roi et au Prince de Conty, engagiste de Sa Majesté en la Ville et Viguerie de Bagnols, par les tenanciers d’Athon, paroisse et taillable de Connaux. “ Il est donc possible d’affirmer, avec une quasi-certitude, que l’acte de naissance du village de Connaux se situe à la fin du 11éme siècle, voire au début du 12éme siècle. Ceci est confirmé par l’existence d’actes dits de transaction passés entre le Prieuré de Pont Saint Esprit et les Bénédictins de Connaux (4). Ce sont les bénédictins de Saint Pierre de Castres placés sous l’autorité de leurs supérieurs de Pont Saint Esprit qui ont fondé le village de Connaux. Grâce à une population largement soumise au pouvoir religieux, au travers notamment des offices religieux et des prières, ils ont assaini et rendu cultivables les marécages environnants de la plaine. Ainsi, naquit une communauté humaine sur puis autour d’un rocher inhospitalier. Ce village est donc la création de l’Ordre de Cluny : Saint Saturnin du Port (Pont Saint Esprit actuellement) était un prieuré très important sur le plan économique, stratégique et religieux, dans la Vallée du Rhône alors que Connaux ne représentait qu’une succursale avec un prieur et abbé seulement. Plusieurs inventaires écrits témoignent de l’origine clunisienne de Connaux. Dans leur ouvrage “ Abbayes et prieurés de l’Ancienne France », Dom Beaunier et Dom Besse mentionnent notre village dans les termes suivants : “ Connaux, Connaussium, uni avec Saint Paul de Gajaverte, son annexe, au prieuré cluniste de Pont Saint Esprit. “ De même, Dom Martin Marrier mentionne dans le catalogue de la Bibliothèque de 1614 notre village ainsi : “ Prioratus de Connatio, alias Conau, Uceticensis diocesis, ubidebent effe, driore computato, duo monachi. Unitus propter vestiarium, contentei S. Saturnini & datur ibidem eleemagyne generalis die louis sancto, & datur edulium fabarum, panis et vinum, fit etiam anni die eleemogyne omnibus transfeuntibus. “ D’autre part, je suis en possession d’un sceau très mystérieux, fort ancien, retrouvé dans les “ papiers de famille “ sur lequel on peut lire l’inscription suivante : “ SI GILLU. JOHANNIS DE VITROLIS. PRIORIS PECRI DE DAMETA “. D’après le Professeur Saint Jean, éminent spécialiste de l’art roman languedocien à la Faculté de Lettes de Montpellier, il s’agirait d’un sceau privé, du prieur Jean de Vitrolles, titulaire d’une église Saint Pierre…On peut situer ce sceau aux alentours du XVème siècle ou du moins à la fin du XIV ème siècle. Reste à savoir s’il concerne vraiment le prieuré de Connaux car ces sceaux privés voyageaient beaucoup et pouvaient tout aussi bien appartenir à un prieur de Pont Saint Esprit ou de Cluny, ayant séjourné à Connaux. En tout état de cause, Saint Pierre de Dameta ne figure pas dans « l’Inventaire des sceaux conservés aux Archives Nationales » (Donet d’Arcq) Enfin, au cours de mes recherches à la Bibliothèque Séguier de Nîmes, en 1986, il m’a été permis de consulter un ouvrage fort intéressant intitulé “ Sommaire des Bulles Papales d’Avignon 1305-1395 “ par Grange. A mon grand étonnement, je découvrais 4 références de Bulles Papales concernant Connaux (28 Mai 1336, 11 Juillet 1348, 20 Janvier 1371, 13 Avril 1387). Après demande faite auprès du Vatican, les photocopies des bulles de 1336 et de 1371 me sont parvenues. Elles sont le témoin tout à fait objectif de la présence clunisienne à Connaux. En effet, si l’on estime que Connaux fut fondé vers 1150 environ, ces 2 bulles Papales ont été rédigées seulement deux siècles après l’arrivée des bénédictins !!! Les Armoiries de Connaux sont : " De vair, à 1 pal losangé, d’azur et d’argent. " Quant au village de Saint les Fonts, il était réuni à la Commune de Connaux avant les années 50 : c’était Saint Paul les Connaux. C’était une paroisse du doyenné de Bagnols, succursale érigée par décret du 25 Février 1851. Avant 1790, le prieuré de Saint Paul était une annexe de celui de Connaux et était uni, comme ce dernier au prieuré de Pont Saint Esprit. Saint Paul les Connaux était sous la juridiction du curé de Connaux mais les fonctions curiales y étaient faites par un curé amovible. Les évêques d’Uzès étaient seigneurs du territoire de Saint Paul. La possession de ce lieu fut confirmée en 1211, par diplôme du Roi Philippe Auguste.
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